Une sécurité sociale pour tous, cela vous paraît peut-être évident, mais c’est loin d’être naturel… Gratuite en plus, ou en partie! Demandez un peu aux new-yorkais combien leur coûte une visite chez le médecin…On peut compter 200$ pour un rhume! 200$ de votre poche s’entend…
Soyons donc heureux, français, de disposer d’une sécurité sociale qui prend en charge une bonne partie de nos frais médicaux, et autres (famille, vieillesse) !
Mais d’abord, une petite définition de la sécurité sociale…
Sommaire
Un peu d’histoire…
Mais cela ne s’est pas fait en un jour.
Jusqu’au XVIIIe siècle, il n’y avait pas d’organisation de ce genre ; comment faisait-on alors face aux risques de la vie (maladie, vieillesse, accidents de travail) ? Par la solidarité locale (la famille, le village) ou professionnelle (corporation). Ces dernières, d’ailleurs, ces corporations par branches professionnelles qui permettaient une organisation sectorielle et une solidarité des membres d’un corps devant la maladie, ces guildes, jurandes, et autres, sont l’ancêtre de notre mutuelle…Vous trouverez des détails de cette histoire ici : De la corporation à la mutualité.
Bien sûr, il y avait encore un assez grand pas à faire, avant d’aboutir à nos sociétés d’assurance qui calculent le risque et construisent, on pourrait le dire, une vraie métaphysique de l’assurance. Calcul des chances, de la probabilité de survenue d’un événement, mesure du futur…
C’est au XIXe que cela évolue : les révolutions industrielles, l’exode rural massif, la concentration dans les villes, et surtout la mécanisation qui entraîne des accidents de travail beaucoup plus nombreux…Il faut trouver un moyen de faire face à cela ! A ce moment se développent des sociétés d’assurance mutuelle, qui sont les héritières directes de…la Révolution française bien sûr!
Voilà l’acte de naissance légale de la sécurité sociale ! Mais la sécu n’était pas encore le monstre institutionnel qu’on connaît…
Organisation institutionnelle
Pour cela, il faudra attendre 1945-46, période de Gaulle donc, et lendemain de la guerre : à cette date, apparaît vraiment la sécurité sociale.
En France, et comme dans la grande partie des pays occidentaux, elle est prise en charge par l’État. Depuis 1948, et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article 22, cette sécurité sociale est, en effet, reconnue comme un droit de tous les citoyens de la terre (comme on le voit, la DUDH étend au monde entier ce que la DDH de 1793 avait reconnu pour une seule nation).
Qu’en est-il au niveau de la loi?
La sécurité sociale figure dans le préambule de la Constitution de la Quatrième République, que notre Cinquième République a repris textuellement : elle « garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs » (alinéa 11).
C’est un principe de solidarité entre tous les membres de la collectivité.
Dès sa naissance en 1946, ses fondateurs inscrivent sur son front des valeurs : Unité, Universalité, Uniformité.
En un mot, il s’agit d’assurer un même régime pour tous les citoyens. « Même », cela ne veut pas dire qu’une stricte égalité règne entre eux; certains ayant plus, d’autres moins, l’égalité se révélerait ici défectueuse. Plus juste que l’égalité, on parle ici d’équité.
Au contraire de l’égalité, qui donne le même à tous, l’équité donne (ou demande) en fonction des capacités de chacun. A ceux qui ont peu, on ne peut demander beaucoup; à ceux qui ont beaucoup, il serait injuste de réclamer des brindilles. L’équité s’adapte et ajuste, quand l’égalité ferme les yeux et impose un principe tout fait. On comprend qu’elle est plus juste.
La sécu est un régime auquel on est affilié, et dont les démarches d’affiliation et les droits auxquels il donne lieu, sont différents selon les profils.
Notez bien que c’est différent de l’assurance maladie !
On aura donc une sécurité sociale étudiant, une sécurité sociale salarié…
Ensuite, la sécurité sociale est un système qui fonctionne par cotisation. Qu’est-ce qu’une cotisation?
En contrepartie de cette cotisation (la part qu’on vous arrache de votre salaire durement gagné), vous êtes en partie couverts contre les « grands risques » : chômage, vieillesse, famille, maladie, accidents du travail et maladies professionnelles. Vous recevez des allocations ou des pensions (retraite).
Et bien sûr, on l’a déjà dit, chacun donne en fonction de ses moyens…Mais est-ce vraiment un principe juste ?
Un salarié qui ne tombe jamais malade paye tout de même, et par conséquent, paye plus qu’il ne reçoit (puisqu’il ne reçoit rien). Et si ce même salarié qui n’a jamais participé à creuser le trou de la sécu, meurt avant l’heure…il aura cotisé toute sa vie pour les autres (on pourrait dire: pour rien)!
Et parfois, plutôt souvent en France, ou de manière chronique, les patrons se plaignent de charges sociales (ou cotisations patronales) trop lourdes, qui les font hésiter à recruter un nouvel employé. La bureaucratie et l’administration bloquent, une nouvelle fois.
Tout de même, le système de la sécu permet des garanties importantes, voire vitales.
Le régime général de la sécu est composé de 4 branches, auxquelles s’ajoute une petite cinquième depuis 2004.
L’assurance maladie
La plus connue! Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), pour toutes les conséquences d’une maladie, accident de travail, maternité, paternité (puisque le père allaite désormais, du moins s’occupe de promener la poussette).
La branche famille
Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) et Caisse d’Allocations Familiales (CAF). Les mères de famille se plaignent souvent qu’elles sont trop faibles, et elles ont sans doute raison; mais les étudiants qui demandent un logement au Crous sont bien contents de percevoir des aides pour le logement (APL)…
La branche recouvrement
URSAAF
La branche vieillesse
Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV)
La branche pour la lutte contre la dépendance
C’est la petite nouvelle : Caisse Nationale Solidarité Autonomie (CNSA)
En résumé, la Sécurité Sociale est l’organe indispensable de l’État pour assurer une protection à ses citoyens. Utile quand même ! A vous ensuite de choisir les options pour lesquelles vous désirez être garantis en particulier. On ne peut le faire à votre place…