Les voitures autonomes ou la mort des assurances

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On les annonçait, elles semblaient encore appartenir à un futur très éloigné, et maintenant elles sont là, parmi nous, comme des réalités bien vivantes, des réalités… en métal et en fer. Il s’agit, bien sûr, des voitures autonomes, aussi appelés véhicules en pilote automatique. Cela fait 40 ans qu’on en parle, là n’est pas la nouveauté. Mais aujourd’hui, on se rend compte d’une chose : les véhicules autonomes pourraient bien être la mort de l’industrie de l’assurance. Explications en quelques mots.

Technologie et assurance auto

Une fois n’est pas coutume, la nouvelle météore arrive des États-Unis. Avec en arrière-fond, des question de gros sous et d’industries multi milliardaires.

Les voitures autonomes pourraient révolutionner le monde de l’assurance auto. Elles, et toutes les nouvelles technologies déjà en place qui consistent à ajuster les contrats d’assurance à des données en temps réel, prises sur la conduite des assurés.

Internet des objets, apprentissage par machine, cognition informatique,… Autant de mots qu’une oreille française ne reconnaît pas encore très bien, mais qui sont un pain quotidien pour une oreille anglaise.

Les voitures en pilote automatique et le renouveau de l’assurance auto

En un mot, il s’agit de toutes les données qu’on collecte et qu’on relie à des choses bien réelles : nos voitures, nos maisons,.. et nous-mêmes, notre personne.

Toutes ces données, aujourd’hui, sont en train d’empoisonner l’industrie de l’assurance. Alors qu’on pensait justement le contraire : qu’elles allaient faciliter et formaliser des choses trop aléatoires, des comportements difficilement prévisibles, tous ces risques qui composent un champ périlleux, et qu’on a appelé ailleurs métaphysique de l’assurance.

Et tout cela se catalyse aujourd’hui dans les voitures autonomes.

Les voitures autonomes sont-elles la fin de l'assurance auto ?
Les voitures autonomes sont-elles la fin de l’assurance auto ?

Quelle responsabilité humaine dans des voitures autonomes ?

C’est très simple.

Selon l’ancien modèle, un contrat d’assurance est un calcul de risques. Plus le risque que vous représentez est important (pour une assurance auto : vous êtes jeune, masculin, votre voiture est sportive,..), plus votre assureur va faire monter la note, car vous risquez de lui coûter cher. Déjà, et il y a peu, ce modèle a failli connaître une dérive du côté de nos voisins anglo-saxons. Un assureur a voulu collecter des données sur Facebook pour tarifer ses contrats d’assurance.

Mais cela change. Avec le nouveau modèle, ce ne sont plus des hommes, des femmes qui conduisent… Mais des technologies. Aide à la conduite, conduite plus sûre, et maintenant, des voitures qui fonctionnent en pilote automatique.

Les voitures sont plus sûres, le risque baisse, et les contrats d’assurance seront moins élevés (comme on le sait, les assurances auto connectées, qui avaient les assurances auto au km pour devancières, étaient des façons de faire réduire la facture, en l’ajustant à la réalité). Mais le problème est ailleurs.

Le problème est qu’en cas d’accident, la responsabilité se déplace du conducteur au fabricant. Toutes ces technologies sont en effet là pour enlever la part d’imprévisible, d’inattention, d’imperfection des comportements humains. Le conducteur n’est plus responsable. C’est sa voiture qui est en faute.

Et ce modèle se propage à tous les domaines de l’assurance : système de sécurité imprenable pour les habitations, alarme infaillible, moniteur de santé connecté qui détecte des variations du glucose…

Un conducteur dans une voiture en pilote automatie : il perd sa responsabilité pour l'assurance auto
Un conducteur qui n’est plus responsable de rien

Tesla et l’avenir des voitures en pilotage automatique

Il y a quelques mois, justement, un accident mortel, est survenu. En juillet 2016, en Floride, un automobiliste trouve la mort au volant d’une Tesla. Le premier accident mortel pour la firme de voitures en pilotage automatique Tesla, mais un accident qui a fait du bruit.

Le responsable ? On laisse la question en suspens.

Ce qui est sûr, c’est que les assurances semblent dès aujourd’hui appelées à se renouveler, et à prendre en compte ces technologies qui mettent en faillite leur ancien modèle.

Les individus ne seront-ils un jour plus assurés ? Les voitures et leurs fabricants seront-ils, demain, les seuls responsables des accidents ? En d’autres termes : les voitures autonomes signeront-elles la mort des assurances ?

On le sait depuis Foucault : la mort n’est pas la disparition, mais un changement de modèle.

L’avenir nous le dira.

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